Ecodéveloppement (ECODEV) – UR 767

L’unité Écodéveloppement fait partie du département ACT Action Transitions et Territoires d’INRAE. Elle rassemble une vingtaine d’agents permanents et une dizaine de doctorants et contractuels, relevant de différentes disciplines des sciences sociales (économie, sociologie, géographie) et des sciences du vivant (agronomie, écologie). Elle développe des recherches sur l’écologisation des agricultures et des systèmes agrialimentaires territoriaux avec une double posture, (i) de compréhension des dynamiques en cours et (ii) d’accompagnement des acteurs aux changements. L’unité développe des recherches à la fois interdisciplinaires et transdisciplinaires (i.e. qui associent chercheurs et acteurs).

Projet et organisation de l’unité

Le projet de l’unité est organisé selon 3 focales, qui sont 3 façons de regarder l’objet commun « écologisation des agricultures et des systèmes agrialimentaires » dans une double visée de compréhension des systèmes existants et d’accompagnement à l’émergence de nouveaux systèmes :

  • Focale 1 : La diversification des systèmes horticoles méditerranéens à l’échelle des exploitations et des territoires.
    Cette thématique s’appuie sur l’hypothèse que la biodiversité cultivée est un levier agroécologique majeur, car susceptible de favoriser les régulations écologiques (Vialatte et al., 2021) et de mieux répartir les risques (de production, économiques) (Durand et al., 2017 ; Bates et al.,2018 ; Paut et al., 2019, 2020). Il s’agira de (i) caractériser les modes de gestion de différentes formes de diversification, (ii) comprendre les déterminants de ces modes de gestion (y compris la sensibilité des agriculteurs à des incitations publiques et privées) et évaluer les performances des systèmes au sein desquels ces modes de gestion se déploient, et (iii) accompagner les acteurs dans le développement de systèmes horticoles diversifiés via des démarches et outils de co-conception. Au sein de cette focale où se concentrent des travaux en agronomie et où sont aussi associées la sociologie et l’économie, les réflexions sont menées à l’échelle des systèmes de culture et de production de fruits et légumes en contexte méditerranéen, à l’échelle de l’exploitation agricole et des territoires. La diversification est ici entendue comme l’augmentation du nombre d’espèces cultivées (et leurs choix) ainsi que la reconnexion avec l’animal (en tant que fournisseur de régulations écologiques, de force de traction, de durabilité économique, etc.).
  • Focale 2 : Liens fonctionnels entre villes et agricultures territorialisées pour l’approvisionnement en produits de proximité.
    Cette focale s’appuie sur l’hypothèse de la pertinence de l’échelle territoriale pour reconfigurer et articuler les systèmes de production et de consommation, et sur le constat que la commande publique (via la restauration collective, par exemple) est un levier actionnable dans cette coordination. Par rapport au quinquennal précédent, l’unité vise à valoriser ses compétences en économie et en géographie, en modélisation et utilisation de données qualitatives et quantitatives pour évaluer le potentiel des agricultures d’un territoire à répondre à des initiatives locales. Considérant la nécessité de mettre en cohérence les systèmes de production et de consommation, il s’agira d’identifier (i)les acteurs de la production et de la distribution qui interviennent dans l’ancrage territorial de l’alimentation, (ii) les marges de manœuvre qui existent pour la gestion des ressources/actifs naturels, en particulier sur le sol agricole, (iii) les dynamiques qui relient villes et agricultures territorialisées, autour de la production et de la consommation de biens alimentaires notamment agroécologiques, et (iv) les outils/connaissances à mobiliser ou construire pour aiguiller l’action publique.
  • Focale 3 : Reconfiguration des systèmes d’acteurs engagés dans des trajectoires d’écologisation.
    Cette focale a pour ambition d’analyser les effets des systèmes d’acteurs et de leurs reconfigurations sur les trajectoires d’écologisation. Il s’agit ici de prendre en compte l’ensemble des acteurs du système agrialimentaire, au-delà des seuls acteurs de la production, de l’approvisionnement en intrants et de la distribution : la R&D et le conseil, les acteurs des politiques publiques, les consommateurs, la société civile. Ces travaux, mobilisant principalement des compétences en économie et en sociologie, porteront notamment sur : (i) les visions, et paradigmes de transition à l’œuvre à différentes échelles et les débats, alliances et controverses associés ; (ii) les modes de gouvernance et de mobilisation des acteurs dans les transitions à l’échelle territoriale ; (iii) les transformations des compétences et des valeurs dans les trajectoires d’écologisation ; (iv) les modes d’incitation en faveur de certaines trajectoires d’écologisation.

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