Photo : Hervé Ramone, IMBE-Avignon Université.

Le port de Marseille Fos et Avignon Université retirent des fondations en béton afin de redonner vie à un écosystème exceptionnel : les « coussouls » de Crau

Du 4 au 8 décembre 2023, le Grand Port Maritime de Marseille réalise pour la première fois un chantier de descellement d’une plaque de béton, ancien support d’un atelier construit en 1971 pour viabiliser la zone industrielle du Ventillon sur la commune de Fos-sur-Mer.

Le descellement est une opération de renaturation qui consiste à retirer une couche de béton ou de bitume pour permettre au sol sous-jacent de retrouver ses fonctions (infiltration et stockage de l’eau, fixation du carbone atmosphérique) et sa biodiversité (flore, faune). Aujourd’hui, ce sont des interventions particulièrement importantes pour lutter contre le réchauffement climatique et la crise d’extinction de la biodiversité. Si ce type d’opération est actuellement très pratiqué en ville pour recréer des ilots de fraicheur, ce sera une première dans la plaine de Crau. L’objectif est de restaurer son écosystème unique au monde, les “coussouls de Crau”, dont une importante partie de la surface a été perdue à la suite d’aménagements industriels, militaires et agricoles intensifs.

Afin de mesurer précisément les impacts de cette opération originale, une collaboration a été mise en place avec les scientifiques du CNRS, d’INRAE et d’Avignon Université pour suivre différentes techniques de restauration sur le sol, sa faune et sa végétation dans les années qui suivront le descellement.

Le chantier commencera par la fracturation de la plaque (450 m²) via un marteau-piqueur monté sur une pelle hydraulique puis suivront le retrait et la mise en centre de valorisation des déblais inertes ramassés. Plusieurs techniques de restauration seront ensuite testées en lieu et place de l’ancienne plaque (décompactage, remise de la couche de galets qui existait initialement en surface). Le sol, ses graines et ses insectes seront ensuite échantillonnés par les scientifiques le même jour et les années qui suivront.

À écouter : Sous le béton, un sol vivant – Projet Underground

12.02.2024, par Clément Baudet, CNRS le Journal : https://lejournal.cnrs.fr/audios/sous-le-beton-un-sol-vivant

À PROPOS DE L’INSTITUT MÉDITERRANÉEN DE BIODIVERSITÉ ET ÉCOLOGIE (IMBE)

L’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie marine et continentale (IMBE) développe une approche intégrative pour l’étude de la biodiversité et des systèmes socio-écologiques.
L’IMBE apporte ainsi des connaissances fondamentales et appliquées sur les fonctions, la dynamique historique et évolutive de la biodiversité de tous types d’écosystèmes méditerranéens, depuis la construction des paléo-écosystèmes jusqu’à leur devenir dans le contexte du changement global. Ces apports incluent également les liens avec la société civile d’une part et les enjeux de santé humaine d’autre part. À travers son implication dans la recherche, la formation et la valorisation scientifique, l’IMBE participe activement à la transition environnementale et au développement durable pour la définition de politiques environnementales tant locales que nationales et internationales. L’IMBE comprend en majorité des biologistes spécialisés dans les divers domaines de l’écologie, mais aussi des chimistes, des juristes et des spécialistes en sciences médicales ou pharmaceutiques. L’IMBE s’intéresse aux systèmes biologiques marins, terrestres et aquatiques, des milieux montagnards aux écosystèmes littoraux à différentes échelles d’organisation du vivant. La transition vers un état plus résilient et moins vulnérable de ces écosystèmes, leur conservation et leur restauration ainsi que les effets de leur dégradation sur la santé humaine sont au cœur de nos recherches interdisciplinaires et de nos diverses actions de formation.

L’IMBE est une unité membre de la Structure Fédérative de Recherche Tersys. En 2024 et 2025, le projet « UNDERGROUND – Sous le béton, la steppe ? », mené par Thierry DUTOIT (CNRS), Annette BERARD (INRAE), et Claude DOUSSAN (INRAE), bénéficie du financement de la SFR Tersys via son appel à projets annuel.

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À PROPOS DU PORT DE MARSEILLE FOS

Acteur majeur du commerce international, le port de Marseille Fos accueille, chaque année, près de 10 000 navires, traite 80 millions de tonnes de marchandises et aménage 10 400 hectares dans une démarche d’excellence environnementale.
Sur une zone aussi étendue que la ville de Paris, le port de Marseille Fos dispose d’espaces et d’infrastructures pour accueillir des activités maritimes, logistiques et industrielles. Il est capable de traiter un panel d’activités important allant de l’import à l’export de marchandises de tout type (vracs liquides, conteneurs, minerais, produits alimentaires, …). Le Port dispose de plateformes logistiques d’envergure accueillant des acteurs internationaux qui alimentent les marchés français et européens. Les activités industrielles telles que le raffinage, la sidérurgie, ou encore l’industrie chimique et la réparation navale, avec notamment la “forme 10” troisième plus grande du monde, illustrent la diversité de l’écosystème portuaire. Le port de Marseille Fos répond également aux standards internationaux requis pour les activités de passagers, croisière et ferries. Le port de Marseille Fos place l’excellence environnementale au cœur de sa stratégie. Il mise sur une croissance économique durable par un aménagement industriel responsable et innovant favorisant l’économie circulaire. Il agit pour réduire considérablement l’impact des activités maritimes sur la qualité de l’air par la connexion électrique des navires à quai ou l’avitaillement au GNL.

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Contacts :

Grand Port Maritime de Marseille : Nicolas Sire nicolas.sire@marseille-port.fr
CNRS / INRAE / Avignon Université : Thierry Dutoit : thierry.dutoit@imbe.fr